Metaverse : le bon, la brute et le truand (1-4)

deep tech innovation Metaverse
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Image by Nurudeen Alidu from Pixabay

Lorsqu’il a présenté sa vision stratégique du futur de Facebook (devenu Meta) Mark Zuckerberg a jeté un pavé dans la mare, ou plutôt un arbre dans la forêt. Pour les personnes familières avec l’hype cycle de Gartner, Mark Zuckerberg pourrait avoir poussé le concept de Metaverse jusqu’à la phase de “peak of inflated expectations”. Depuis lors, pas un jour ne passe sans découvrir des articles, de nouvelles newsletters, des interviews, des threads Twitter, de nouveaux groupes Discord, des conférences … se jetant sur ce sujet comme sur le prochain gâteau dont tout le monde voudrait une part.

L’avènement d’une nouvelle histoire n’est jamais anodin comme nous l’explique Yuval Harari. La force de Sapiens, notre force vis-à-vis des autres espèces, c’est notre faculté à collaborer à très grande échelle : par centaines, par milliers, par millions et maintenant par milliards. Qu’est-ce qui rend cette coopération possible ? Notre capacité à créer et à croire en des entités intangibles, fictives, comme des pays ou des entreprises par exemple. 

Pour autant que nous le sachions, Sapiens semble être la seule espèce capable de créer une histoire racontant des entités ne pouvant être ni vues, ni touchées, ni senties. 

Tout groupe, quelle que soit sa taille, qui croit en la même fiction partage les mêmes règles et les mêmes normes pour surmonter les mêmes problèmes. Par conséquent, si nous décidons collectivement de modifier un récit, alors nous pouvons relativement rapidement transformer les comportements associés. Comme nous l’avons fait de l’esclavage, de la monarchie, de la place des femmes dans la société, du capitalisme, etc…

La naissance de la première version statique du web, le mardi 12 mars 1989, marque le début d’une nouvelle histoire qui transforme notre rapport au temps et à l’espace. Depuis lors, les interactions sociales, quelles que soient leur nature, augmentent sans cesse en nombre et en fréquence. Aucune autre espèce n’est capable de “connecter” 7,5 milliards d’individus pour passer du monde bien rangé (et siloté) de Martine à toute la richesse de l’auberge espagnole.

Internet EST cette histoire. 

Et les premières lignes d’un nouveau chapitre sont en train de s’écrire, notamment via le concept de Metaverse, un amalgame de bon, de brute et de truand.

Il n’y a pas de consensus sur ce qu’est le Metaverse

Ce que nous dit l’étymologie du mot

Le terme Metaverse est une contraction du préfixe grec meta et du latin universum.

Commençons par Meta. Il signifie, notamment, le changement, le fait d’aller au-delà.

Universum est lui-même composé de uni (“un”) et de versum (“tourner”). L’univers, ou “uni vers” représente à la fois le “tous ensemble” et “vers un but commun”.

Le Metaverse serait donc une direction commune vers laquelle nous dirigerons ensemble, dont la caractéristique serait qu’elle se transforme.

Dit plus simplement il s’agirait d’aller vers quelque chose qui se transforme

Quoi de plus difficile que de définir quelque chose qui se transforme, un hyperobjet complexe en constante évolution, fruit d’un processus organique et chaotique ?

Pourquoi ne pas commencer ce que le Metaverse n’est pas ?

Ce que n’est pas le Metaverse

D’abord, il ne s’agit pas d’une révolution

En réalité, l’histoire des technologies montre qu’il n’y a jamais de rupture. La perception d’une révolution technologique implique la convergence de nombreux changements technologiques sous-jacents et préalables. Si pour beaucoup l’iPhone incarne les débuts de l’Internet mobile, c’est parce qu’ils n’avaient pas perçu que toutes les briques technologiques nécessaires devenaient suffisamment matures. L’iPhone est arrivé 10 ans après le premier BlackBerry, 8 ans après l’émergence du Wireless Application Protocol (derrière les premiers sites mobiles), presque 20 ans après le déploiement de la 2G et 34 ans après le premier appel téléphonique mobile

Le Metaverse n’est pas la réalité virtuelle. Au même titre que l’Internet mobile n’est pas juste une application. 

Le Metaverse n’est pas non plus un mode virtuel. Au même titre que Facebook n’est pas Internet aujourd’hui.

Le Metaverse n’est pas un jeu vidéo. Des jeux vidéo comme Fortnite offrent une expérience non persistante et limitent le nombre de participants (1 million d’utilisateurs simultanés de Fortnite se retrouvent dans plus de 100 000 simulations séparées). 

Enfin, le Metaverse n’est pas non plus un assemblage d’outils comme Unreal, Unity, WebXR ou WebGPU.

Le Metaverse est un nouveau type d’expérience dont le potentiel commence tout juste à être explorée. Il pourrait constituer quelque chose d’incroyablement positif, de destructeur ou bien un entre deux. Comme le fut en son temps l’énergie nucléaire. Après environ 40 ans de travaux et la découverte de la grande quantité d’énergie que pouvait produire la fission, la première application ne fut pas une centrale mais une bombe.

Nous sommes donc en train de construire la partie invisible, les fondations du Metaverse.

Or, chaque couche en cours de construction du Metaverse comporte un peu de :

  1. BON,
  2. de BRUTE,
  3. et de TRUAND.

Metaverse

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Metaverse : le BON

A PARAITRE LA SEMAINE PROCHAINE

 

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