Nous avions posé il y a quelques mois la question : « Comment nourrir le monde en 2050 ?« . La conjonction entre la COP21 et les 11 mois les plus chauds jamais enregistrés depuis la fin de l’ère Mésozoïque est une excellente opportunité pour évoquer cette fois une solution qui résoudrait le problème de surpopulation des bovidés dont nous nous nourrissons.
Le premier steak «in vitro» a été dégusté lundi 5 août 2013 à Londres. 290.000 € le burger quand même. La fabrication de viande en éprouvette (ne provenant pas du cadavre d’un animal) est en plein essor et devrait contenter les végétariens mais surtout protéger notre environnement. Il suffit de se pencher sur les chiffres suivants pour en être convaincus :
- 423 millions de bovidés son tués par an pour notre consommation, cela reviendrait à tuer tous les habitants du Japon; 3 fois !
- 15 500 litres d’eau par vache, soit 6.557 milliards de mètre cube d’eau.
- Une vache rejette l’équivalent en méthane d’un trajet Paris Hong-Kong, soit 18 000 kilomètres. Toutes réunies cela représente 7640 milliards de kilomètres, soit plus que la distance Soleil-Pluton…
Restons sur le méthane, la particule CH4 rejetée après la digestion des bovidés, et aussi par nous autres humains, est 25 fois plus puissante que le CO² en tant que gaz à effet de serre. A l’inverse de ce dernier qui reste environ 200 ans dans l’atmosphère, le méthane ne reste que 12 ans avant de se dégrader.
La consommation de viande de synthèse « combattrait » la hausse de la température par le retrait, certes partiel mais non négligeable, de ce gaz a effet de serre. Les millions de kilomètres carrés réservés aux troupeaux pourraient être reboisés par des drones-semeurs ou pourraient servir à la création de plantations hors sol par exemple.
Le célèbre professeur universitaire Yuval Noah Harari, auteur du best-seller Sapiens: A Brief History of Humankind, considère que si le processus de fabrication devient économiquement viable alors « les considérations écologiques et éthiques rendraient la viande de laboratoire irrésistible. La viande de synthèse est une des révolutions alimentaires les plus importantes de l’histoire de l’humanité. »
En seulement 2 ans, le prix du steak de laboratoire est passé à 11,36$ (versus 290 000€ en 2013). Cette semaine nous évoquions l’arrivée de la poitrine de poulet de synthèse. Après 19 ans d’observation, le saumon génétiquement modifié vient d’être autorisé à la vente aux États-Unis. Nous, français, entretenons un rapport passionné avec la nourriture. En perspective de la COP21, cessons de raisonner à l’échelle locale pour envisager les avancées agro-alimentaire et leurs bénéfices à l’échelle globale. Seriez-vous prêt à envisager de manger un jour du steak de laboratoire pour protéger la planète ?
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