Si la 6G ne sera pas disponible avant plusieurs années, les luttes de pouvoir ont déjà commencé

deep tech innovation 6G
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Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.

Pourquoi cet article est intéressant ?  L. Bardon . – L’émergence des technologies sous-jacentes aux téléphones mobiles a changé la façon dont les humains se comprennent et interagissent entre eux. La technologie la plus récente, la 5e génération de normes mobiles, ou 5G, est en cours de déploiement dans certains endroits du monde. La 6G offrira, bien sûr, des vitesses de téléchargement encore plus rapides (de l’ordre de 1 térabit par seconde), mais pas seulement. Elle permettra à des agents intelligents résolvant des défis complexes à la volée et négociant des solutions à des problèmes complexes de collaborer extrêmement vite et à grande échelle. La 6G optimisera ainsi les réseaux, la surveillance et la planification des marchés financiers, les soins de santé et la ” prévision immédiate “, c’est-à-dire la capacité de prévoir et de réagir aux événements à mesure qu’ils surviennent ; à une échelle qui était inimaginable jusqu’à présent.

✅ Bien que la démocratisation de l’accès à Internet à l’ensemble de la population mondiale s’accompagnera de certains inconvénients (tels que la multiplication des canaux de désinformation ou de discours haineux par exemple), le consensus général est qu’Internet constituera une force d’autonomisation et de libération considérable, donnant aux gens un accès instantané à l’information et permettant d’innombrables opportunités commerciales et d’apprentissage qui n’existeraient pas autrement. Très concrètement, en 2019, un tremblement de terre d’une magnitude de 8,0 frappait le Pérou détruisant l’infrastructure des communications du pays. 48 heures après les habitants des régions touchées pouvaient à nouveau utiliser leur téléphone portable grâce aux ballons dirigeables Loon, la société d’Alphabet, qui fournissait les services Internet.

❌ S’il faut saluer tous les efforts visant à démocratiser et démonétiser l’accès à Internet et donc à une meilleure éducation ou santé par exemple, elles semblent pour l’essentiel provenir d’entreprises privés qui y voient avant tout l’opportunité de capter de nouveaux clients/utilisateurs potentiels.


Synthèse

Il n’existe pas encore de normes techniques internationales définissant les fréquences, les modulations de signal et les formes d’onde de la 6G. Et pourtant, la géopolitique s’en mêle déjà. Comme il n’y a pas de grands fabricants américains d’équipements d’infrastructure cellulaire, les États-Unis n’ont peut-être pas le poids géopolitique suffisant pour façonner l’avenir des communications sans fil. De nombreux géants américains de la technologie participeront certainement à l’élaboration des normes de la 6G, mais aucune de ces entreprises ne fabrique les équipements qui composeront le réseau. Des sociétés comme Ericsson (Suède), Nokia (Finlande), Samsung (Corée du Sud) et Huawei (Chine) fabriquent les unités radio, les unités de bande de base et d’autres matériels et logiciels qui équipent les tours cellulaires et les réseaux câblés qui les relient.

Les normes cellulaires sont élaborées et supervisées par un consortium mondial de l’industrie cellulaire dénommé 3GPP. Les acteurs des générations précédentes de technologies sans fil se sont mis d’accord sur des normes universelles sans trop de difficultés. Mais les premières recherches sur la 6G se déroulent dans un environnement géopolitique plus tendu. Les querelles surgies lors de la normalisation de la 5G pourraient se transformer en désaccords plus sérieux cette fois-ci. Jusqu’à présent, les discussions autour de la 6G se sont concentrées sur des applications comme les véhicules autonomes et les écrans holographiques ;  et des sujets de recherche comme les ondes térahertz et le partage du spectre.

Comment des concepts tels que le respect de la vie privée, la sécurité ou la durabilité seront-ils intégrés à la 6G, si tant est qu’ils le soient ? Par exemple, une version future de la 6G pourrait inclure la confidentialité différentielle (es modèles d’ensembles de données sont partagés sans partager les points de données individuels). Elle pourrait également inclure l’apprentissage fédéré, une technique d’apprentissage automatique qui, au lieu d’être entraînée sur un ensemble de données centralisé, utilise un ensemble de données réparties sur plusieurs sites, ce qui permet d’anonymiser efficacement les informations. Ces techniques sont déjà mises en œuvre dans les réseaux 5G par les chercheurs, mais leur intégration dans les normes 6G leur donnerait plus de poids.

Si différentes régions – les États-Unis, l’Europe, la Chine, le Japon, la Corée du Sud, etc. – se retrouvaient en désaccord sur la manière de définir certaines normes ou soutenaient des politiques incompatibles concernant la mise en œuvre ou les applications des réseaux 6G, les normes mondiales pourraient finalement, dans le pire des cas, se désintégrer. Différents pays pourraient décider qu’il est plus facile de faire cavalier seul et de développer leurs propres technologies 6G sans coopération mondiale. Il en résulterait des technologies sans fil balkanisées dans le monde entier. Les utilisateurs de smartphones en Chine pourraient voir leurs téléphones incapables de se connecter à tout autre réseau sans fil en dehors des frontières de leur pays.

La suite ici (Michael Koziol)

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Fondateur paris-singularity.fr👁️‍🗨️Entrepreneur social trackant les deep techs

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