Il fut une époque à laquelle Google avait la réputation de financer les entreprises disruptives. Le géant du web a dépensé des milliards de dollars pour créer une voiture autonome, a lancé Google Fiber pour offrir un accès Internet à ultra haute vitesse et a acheté la société de robotique Boston Dynamics, soutenue par la Darpa. Mais depuis sa restructuration en 2015 en tant que société de holding, Alphabet, les ambitions de Mountain View semblent être devenues un peu plus sobres et sa stratégie d’investissement plus restreinte.
SoftBank est peut-être plus connu aux États-Unis comme le propriétaire de Sprint, mais l’entreprise japonaise a passé les deux dernières années à investir, à acquérir ou à créer une vaste gamme de sociétés de technologie. Elle a commencé par une entreprise de bus autonome avec Advanced Smart Mobility. Elle a ensuite investi 1,2 milliard de dollars dans OneWeb, la société d’Internet par satellite fondée par des anciens de Google. Puis Softbank a acheté à Alphabet à la fois Boston Dynamics et une autre société de robotique, Schaft. L’entreprise japonaise a également annoncé la création de Vision Fund, un fond de 100 milliards de dollars dédié aux technologies futuristes comme l’informatique quantique. Tout comme Larry Page, Elon Musk et Jeff Bezos, le fondateur de SoftBank et CEO Masayoshi Son est un visionnaire.
Plus récemment encore, l’entreprise a acquis la société française de robotique Aldebaran et a versé des milliards de dollars pour financer des concurrents d’Uber tels que GrabTaxi (Sud-Est asiatique), Didi Chuxing en Chine et, grâce à l’acquisition de Fortress Investment Group, Lyft. Softbank aurait aussi investi 4,1 milliards de dollars dans Nvidia. Mis à part les commentaires de Son sur la singularité technologique, ce dernier n’a pas officiellement dévoilé de stratégie unifiée justifiant ces dernières acquisitions. Si Google finance ses « autres paris » via les bénéfices de son activité publicitaire, SoftBank emprunte.