Comment nourrir le monde en 2050 ?

La population mondiale actuelle est de 7,3 milliards d’individus. Ce chiffre devrait atteindre 8,5 milliards en 2030, 9,7 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100 d’après la projection de l’organisation des nations unis.

La Chine et l’Inde sont pour le moment les deux pays les plus peuplés. D’ici 2022 l’inde devrait passer devant la Chine. La population du Nigeria devrait quant à elle dépasser celle des Etats-Unis d’ici 2050en devenant le troisième pays le plus peuplé du monde. Enfin 2050 marquera également le passage de six pays au dessus de la barre des 300 millions d’habitants: la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Nigeria, le Pakistan et les Etats-Unis.

Le problème de la faim dans le monde est majeur et n’a jamais réussi à être résolu. Comment faire face à l’augmentation de la population en améliorant les conditions de vie ? Et si la ou les solutions étaient technologiques ?

La production alimentaire a changé de façon spectaculaire depuis le XIX siècle. En 1848 l’agriculture employait plus de 75 % de la population, contre seulement 3% aujourd’hui. Les progrès mécaniques, chimiques et la rationalisation de la production ont contribué à la diminution drastique de l’emploi dans ce secteur, alors que la consommation alimentaire par habitant n’a cessé d’augmenter.

Les OGM, organismes dont le matériel génétique a été modifié au moyen de techniques de génie génétique, pourraient permettre d’améliorer la qualité et la productivité ou encore de réduire la quantité d’insecticide appliquée aux cultures. Cette innovation n’est cependant par parfaite car encore baignée d’incertitudes sur ses impacts sur l’organisme humain sur le long terme.

La biotechnologie pourrait offrir une alternative très prometteuse avec la création d’aliments de synthèse. A la Singularity University, des startups synthétisent des tissus cellulaires qui pourraient permettre de créer des viandes (boeuf, poulet et porc) en laboratoire. Leur objectif est de réaliser cela à grande échelle et de réduire considérablement l’impact environnemental de la production de viande. Cela vous choque-t-il ? Cela vous choque-t-il davantage que les 60 milliards d’animaux tués chaque année soit 1900 animaux par seconde, représentant 280 milliards de kilos (44 milliards en 1950). D’autre part, d’après le GIEC, il faut 7 à 10 kg de végétaux pour faire 1 kg de viande de boeuf, 4 à 5,5 kg pour 1 kg de viande de porc. Enfin, plus important encore, Il faut compter 15 000 litres d’eau pour produire un seul kilo de viande, contre 2 000 litres pour un kilo de riz par exemple.

Des alternatives à la viande à base de plantes émergent. Une « boucherie » végétarienne a ouverte à Paris en 2013. Les Etats-unis ont une longueur d’avance à ce sujet.

Avez-vous entendu parler de Soylent, Joylent et Queal, qui ambitionnent de retirer la nourriture de notre quotidien et, de manière plus ambitieuse, éradiquer la faim dans le monde ? Ces startups vous proposent une boisson simple et facile à préparer couvrant intégralement les besoins nutritionnels de l’être humain, et pouvant ainsi servir d’alimentation unique. Cela peut certainement choquer un Français, pour qui la nourriture constitue un aspect culturel irremplaçable. En revanche on peut comprendre qu’un informaticien de la Sillicon Valley, là d’où à initialement émergé l’idée, puisse y trouver un moyen efficace pour rester en forme et booster sa productivité en perdant un minimum de temps en pause déjeuner. Au delà de l’aspect culturel, le coût de production et la durée de vie d’un tel produit peuvent certainement jouer un rôle face aux problèmes de malnutrition dans le monde.

La faim dans le monde existe alors que les ressources alimentaires mondiales soient suffisantes. D’après la FAO:

« Si la production mondiale était uniformément répartie, chaque être humain disposerait de 2 800 calories par jour ».

Le fait que certaines populations n’arrivent pas à manger à leur faim n’est pas dû à un manque de ressources, mais à une mauvaise répartition de celles-ci. La réorganisation de la production alimentaire est donc un enjeu considérable où les avancées technologiques ont un rôle essentielle à jouer. Dans n’importe quel supermarché vous trouverez aisément des avocats d’Israël, des haricots du Kenya et des tomates espagnoles. Mais même l’achat « Français » est concerné par ce problème. Les viandes françaises parcourent un nombre très important de kilomètres avant d’arriver dans votre assiette.

Selon la thèse soutenue par l’étudiante allemande Stefanie Böge en 1993, le transport nécessaire à la mise en rayon d’un yaourt aux fraises fabriqué dans une coopérative de Stuttgart est de plus de 9000km. Et ceux malgré le fait que les ingrédients provenaient tous d’Allemagne et des environs, donc un «achat local».

La production du futur devra être décentralisée afin de permettre aux aliments d’être produit au plus près du consommateur permettant également de considérablement réduire les prix. Installer des cultures sur les toits des grandes villes est une possibilité qui apporte beaucoup d’avantages : espaces disponibles, moins d’humidité, évitant ainsi la prolifération des moisissures sur les plantes et moins d’animaux ravageurs. Cela permettrait également un gain important dans le recyclage des déchets organiques, actuellement en grande quantité dans les grandes villes et souvent brulés. Le compost de détritus verts urbains est bénéfique pour les plantes et souvent synonyme de meilleur rendement. Bien que la France, Paris en particulier, ne soit pas en tête, beaucoup d’initiatives voient actuellement le jour.

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Ingénieur en technologie de l'information, passionné par l'innovation et la singularité. Co-fondateur du think tank virtuel Paris Singularity.

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