Le secteur des biotechnologies s’est comme beaucoup d’autres interessé de près à la Chine pour sa main-d’œuvre bon marché. Le dragon s’est en quelques décennies réveillé pour se placer comme un concurrent sérieux. Au gré d’investissements généreux et d’un assouplissement des réglementations, la Chine occupe désormais une place centrale dans l’industrie biotechnologiques naissante, à tel point que les investisseurs et les entrepreneurs estiment qu’elle pourrait rivaliser un jour avec ses concurrents occidentaux. Dynamisé par un afflux soudain de talents formés à l’étranger, une nouvelle génération de startups chinoise se lancent dans la course à de nouveaux médicaments. Au cours des deux dernières années, les fabricants de médicaments Merck, Eli Lilly, Tesaro et Incyte ont signé des accords de plusieurs millions de dollars pour mettre la main sur de nouveaux médicaments développés en Chine. D’autres grandes entreprises ont investi dans des postes de recherche en Chine, forgeant ainsi des relations avec les centres académiques chinois.
Mais les choses ont rapidement changé au cours de la dernière décennie, grâce en grande partie au programme chinois « Thousand Talents ». En 2008, l’initiative du gouvernement a ciblé des universitaires et des travailleurs chinois qui se formaient à l’étranger, les incitant à rentrer chez eux avec la promesse de subventions et d’allégements fiscaux, ce qui a créé un cercle vertueux. En parallèle, la Food and Drug Administration chinoise a rendu plus rapide et plus facile le processus permettant de passer du stade expérimental à l’essai clinique. Cependant, d’importantes barrières demeurent. Les fabricants de médicaments chinois continuent régulièrement d’échouer aux inspections de la Food and Drug Administration aux États-Unis.