La loi de Moore, selon laquelle la puissance de traitement informatique double tous les 18 mois, pourrait bientôt prendre fin. Essentiellement parce que le microprocesseur ne peut rapetisser indéfiniment. À un certain point, le silicium sera trop petit et mince pour résister à la chaleur qu’il génère et finira par s’enflammer. Alors, comment remplacer ces puces ?
Actuellement, la Chine possède le superordinateur le plus rapide du monde, connu sous le nom de 93 petaflop Sunway TaihuLight. Il peut effectuer 93 000 trillions de calculs par seconde et de 64 kilo-octets de mémoire (64 000 octets). A titre de comparaison, le cerveau humain, sans doute « l’ordinateur » le plus avancé de tous les temps, disposerait d’un téraoctet (1 trillion d’octets) de mémoire. Le TaihuLight contient 41 000 puces, chacune disposant de 260 coeurs de processeur, pour un total de 10,65 millions de coeur. Mais en l’état, l’utilisation commerciale semble difficile. L’ADN pourrait-il constituer une solution ?
En 2012, les chercheurs de l’Institut Wyss de Harvard ont condensé 700 téraoctets de données dans un seul gramme d’ADN. Les scientifiques estiment que l’ADN pourrait contenir 455 exabytes de données. Un exabyte équivaut à un quintillion d’octets ou à 1 milliard de gigaoctets. L’ADN est tellement condensé que vous pourriez y stocker l’équivalent de toutes les informations du monde sur 4 grammes d’ADN : une simple cuillère à café pleine. Comment fonctionnerait l’informatique basée sur l’ADN ?
Des chercheurs utilisant des algorithmes avancés traduisent les données transcrites en langage informatique en ADN. Ensuite, pour le lire, l’ordinateur séquence l’ADN. L’année dernière, des chercheurs suisses ont trouvé un moyen de préserver l’ADN dans du silicium, tout comme un fossile, pour le protéger.
Microsoft Research a donc récemment annoncé qu’il concevrait un ordinateur opérationnel basé sur l’ADN d’ici 2020.